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 Black Book de Paul Verhoeven

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Janto
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Janto


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Black Book de Paul Verhoeven Empty
MessageSujet: Black Book de Paul Verhoeven   Black Book de Paul Verhoeven EmptyVen 24 Nov 2006 - 19:55

A tous ceux qui pensent que Black Book est un Lili Marleen bis :
BA (VO) http://www.filmfocus.nl/trailers/popup.php?id=1951&speed=1

Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les Pays-Bas occupés et sur le point d'être libérés par les Alliés, une jeune femme juive rejoint la Résistance malgré elle au milieu du chaos : fuites, collaborations, trahisons, double-jeu, coups de théâtre et rebondissements... Que contient le petit livre noir ?


écran large :
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, aux Pays-Bas occupés et sur le point d’être libérés par les Alliés, une jeune femme juive rejoint la Résistance malgré elle au milieu du chaos : fuites, collaborations, trahisons, double-jeu, coups de théâtre et rebondissements pour un scénario haletant. Que contient le petit livre noir ?

Après des années de silence et nombre de projets abandonnés (snif, on ne verra jamais ses Croisades, sans doute le film non tourné le plus excitant de tous les temps), Paul Verhoeven est de retour…en Europe. Ne trouvant plus ce qu’il voulait aux States après un Hollow man qui ne lui a pas laissé de bons souvenirs, le cinéaste hollandais délaisse pour un temps les grosses productions hollywoodiennes et ses effets spéciaux outranciers pour retourner à ses premiers amours. Welcome back Paul serait-on tenté de s’écrier à la vue de ce Black book de haute volée qui remet instantanément Verhoeven dans la sphère des cinéastes majeurs de notre époque.

Pour autant, ce retour européen ne veut pas dire que le réalisateur retrouve la veine de sa période hollandaise, particulièrement trash et provocatrice. Non, l’homme s’est calmé et son expérience hollywoodienne lui a appris à ne jamais oublier qu’il fallait avant tout captiver son public avec une solide histoire. Justement, la grande force de Black book, c’est sa capacité à enchaîner sans aucun temps mort les événements et retournements de situations parfois de la manière la plus abrupte possible (l’intrusion de la violence est à ce titre plus d’une fois tétanisante). En suivant l’incroyable odyssée de l’horreur d’Ellis, jeune juive en constante fuite dans une Hollande occupée par les nazis, Verhoeven signe une sorte de version sombre de son Soldiers of orange. Passionné depuis toujours par le sujet (le cinéaste évoque souvent ses souvenirs d’enfant sous les bombardements allemands), il prend à cœur son Journal d’Anne Frank et livre une authentique saga guerrière parsemée de coups de théâtre captivants.

On frémit pour la fragile Ellis, magnifiquement campée par Carice Van Houten (une révélation spectaculaire dans un rôle d’une richesse émotionnelle rare) et ce même si l’on sait, par une utilisation discutable du flash-back (la séquence d’ouverture dans un Kibboutz au lendemain de la seconde guerre mondiale) qu’elle a survécu à la barbarie nazie. Même si tout n’est pas parfait (la musique omniprésente lors des moments chocs, appuie trop ce que l’image suffit à imposer), que Verhoeven s’est un poil trop assagi au niveau du sexe (nous privant d’une séquence d’anthologie dont il a le secret), et que certains rebondissements auraient peut être mérités d’être écourtés, The Black book constitue un sacré moment de pelloche. On y sent à chaque moment revivre la fougue et l’envie d’un cinéaste entier qui réussit le tour de force d’humaniser aussi bien les victimes que les bourreaux, démontrant ainsi l’infime complexité de l’être humain et ses déboires moraux dans les méandres d’un conflit horrifique qui le dépasse.

Plus d’une fois bouleversant, constamment passionnant, brillamment mis en scène (la reconstitution historique est une réussite), le film de Verhoeven rappelle au passage que l’art cinématographique ne connaît aucune frontière. Il faut juste laisser les artistes s’exprimer. Surtout quand ils ont un aussi grand talent de conteur que notre violent hollandais préféré.

Libération :
On pourrait facilement placer Paul Verhoeven à l'autre bout du spectre cinématographique, tant le metteur en scène néerlandais représente ce savoir-faire classique sans état d'âme, où le scénario, l'interprétation et la réalisation sont tous ensemble au service d'une même cause, technique et efficace. Rien de dévalorisant dans ce constat, au contraire : il faut de tout pour faire des films et il faut toutes les sortes de films pour faire un bon festival. Zwartboek (le Carnet noir) est d'autant plus intéressant qu'il marque, le retour au pays pour l'un des moutons noirs les mieux incompris d'Hollywood.

Imprévisible. La langue, l'histoire, la production, les acteurs et le décor sont en effet hollandais, ce qui replace mine de rien Verhoeven au coeur du paysage des auteurs européens. Inspiré de faits réels, le film retrace l'extraordinaire aventure d'une jeune et belle chanteuse juive qu'un concours de circonstances tragiques et rocambolesques va transplanter au coeur de la machine nazie pendant l'occupation des Pays-Bas, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Flamboyante, un peu garce, très espionne, Leslie force le destin là où tous ceux qu'elle aime vont y laisser la peau. Animée d'une exceptionnelle rage de vivre, elle traverse les épreuves les plus scabreuses, jusqu'à être pratiquement noyée sous la merde, la vraie.

La trahison constitue le sujet apparent du film, et Verhoeven le traite avec ce manque de subtilité politique si caractéristique de son oeuvre, mais dont il semble ici se moquer tout exprès. Ce qu'il vise, et réussit, c'est un film d'aventures haletant, imprévisible, où les qualités humaines sont aussi réversibles que les situations historiques. Ce n'est peut-être pas très glorieux pour notre espèce, mais c'est sans doute ce qui a permis sa survie : on saura gré à l'acide et féministe Verhoeven de nous l'avoir utilement rappelé.

dvdrama.com
Qui n’est pas au courant des problèmes que Paul Verhoeven a rencontré lors de sa période américaine, s’étendant de La chair et le sang avec l’un des duos les plus classes de l’histoire (Jennifer Jason Leigh et Rutger Hauer) à Hollow Man, objet de science-fiction pervers où à mi-chemin on pouvait sentir que Paulo n’arrivait pas aller jusqu’au bout de son sujet antihollywoodien au possible: l’homme invisible qui commet de basses besognes et s’amuse à aller tripoter les seins des nanas sous la douche? Tous les problèmes de censure qu’il a connu sur le territoire de tonton Sam l’ont poussé à retourner sur ses terres natales pour poursuivre une filmographie en tous points impressionnante. Le résultat ? Un éblouissement.

C’est la bonne nouvelle de l’année: le retour de Paul Verhoeven dans son pays d’origine apparaît dès les premières bobines de Black Book, comme revigorant et libertaire pour le Hollandais violent qui en profite pour revenir à ses premières amours et glisser quelques allusions subreptices à ses films réalisés aux Pays-Bas. Son cinéma n’a rien perdu de sa virulence ni même de son intelligence. Black Book, dont le récit est d’autant plus édifiant qu’il est inspiré d’une histoire vraie, permet au réalisateur de Starship Troopers à revisiter un pan de l’histoire de son pays tout en l’égratignant méchamment comme à l’époque de Soldier of Orange. La progression dramatique, construite sur le canevas grandeur et décadence à travers un personnage féminin qui n’hésite pas à user de son charme pour parvenir à ses fins, évoque Katie Tippel, modèle repris dans Showgirls, même si la relation amoureuse et ambiguë entre l'officier nazi et la résistante blonde renvoie inconsciemment aux mantes religieuses manipulatrices que Verhoeven aimait à mettre en scène dans ses premières œuvres (Le quatrième Homme dont la bisexualité, les fantasmes et l’érotisme chic/choc ont été repris dans Basic Instinct).

Le retour aux sources se veut donc avant tout un retour artistique avec une liberté de ton pour filmer une scène de sexe comme des séquences de tuerie extrêmement violentes qui renvoient aux excès de Soldier of Orange, autre film issu de sa période néerlandaise qui se déroulait dans le même contexte délétère et racontait une saga d’amitié et de mort sur fond de guerre où quatre amis se sont tant aimés. Certaines scènes comme la confrontation dans les toilettes où un nazi se balade dans le plus simple appareil devant deux demoiselles peu farouches évoquent le naturalisme de Turkish Delight où les personnages jouissaient de l’existence sans complexe. Seulement, cette fois, c’est Paul Verhoeven (68 ans) qui retrouve sa jeunesse et son inspiration véhémente pour pointer du doigt l’hypocrisie de l’espèce humaine au gré d’amitiés paradoxales et de liaisons tumultueuses. Il reprend cette rengaine populaire qui veut que l’enfer soit pavé de bonnes intentions où les incrédules sont bouffés par des esprits dominateurs. On sent déjà certains ayatollahs de la critique souligner le fait que le parcours de la jeune Rachel Steinn peut s’apparenter à celui de Verhoeven aux Etats-Unis (les américains étant bien entendu endossés par les nazis). Ce serait sans doute extrapoler: l’histoire ici n’est pas un prétexte revanchard pour régler des comptes, juste un moyen pour le cinéaste de raconter une histoire subversive et dérangeante avec les coudées franches.

D’un pays à l’autre, la sécheresse – retrouvée – du style Verhoeven qui n’a plus besoin d’avoir recours à la suggestion pour amplifier ses messages (la satire de l’Amérique militariste et belliciste dans Starship Troopers, la critique du monde cynique et racoleur du show-business, incarnée par un Las Vegas transpirant un sexe sans âme, dans Showgirls) donne au film une fluidité remarquable qui fait passer tous les éléments – même ceux qui peuvent paraître les plus improbables alors que l’époque et le contexte favorisent ces succession d’événements souvent atroces – comme une lettre à la poste tout en laissant une empreinte forte sur le spectateur.

Mais la grande classe de Paulo, avant tout, c’est de refuser le chantage à l’émotion pour aller à l’essentiel, sans détours alambiqués. Certaines scènes, comme celles des massacres, sont renforcées par une musique grandiloquente pour désamorcer le pathos. Cette mécanique qui fluctue entre grotesque et tragique tend à faire passer les éléments les plus choquants comme lorsque la résistante est contrainte de chanter avec celui qui a zigouillé les membres de sa famille. Verhoeven ne cherche pas à dépeindre la guerre de manière fantaisiste ou des tableaux ostensiblement léchés à la Visconti. L’émotion naît justement des moments les plus simples: des regards qui se passent de commentaires, des sentiments inavouables et surtout d'une histoire d’amour impossible entre deux personnes (le nazi et la résistante) qui n’auraient jamais pensé éprouver des choses aussi fortes l’un pour l’autre tant leur revendication et leur haine auraient dû les séparer. Si, dans Kattie Tippel, l’ascension sociale était représentée de manière presque ludique (le sexe était également l’ascenseur sociale dans Showgirls), il n’est question ici que d’êtres humains, avec leur part lumineuse et plus souvent leur part sombre qui jouent au chat et à la souris (le bien et le mal sont des notions bannies du vocabulaire). Emmerdant le manichéisme, Verhoeven opte pour l’ambiguïté moite, les histoires d’amour indécises, les confrontations inattendues. C’est infiniment plus stimulant.


En jouant sur les faux-semblants, les jeux de duperies et les préjugés qui corrompent les relations humaines, Verhoeven réduit avec cruauté et lucidité la guerre à un théâtre de l’absurde et assène beaucoup de choses profondes avec légèreté. En somme, dissèque la pourriture humaine dans ses pires retranchements tout en assénant que personne n’est vraiment un salaud ni même un vertueux dans les situations extrêmes. Il tient cependant à ce que toute la lumière soit faite sur sa ténébreuse histoire. Ça lui a pris plusieurs années pour la construire, ça nous prend deux heures et demi à la suivre; et l’intensité ne décroît jamais, grâce à l’interprète principale Carice Van Houten, à la fois suave, sensuelle et résignée – vraie révélation. Procédé souvent artificiel, le système de la boucle – Black Book s’ouvre sur une introduction touchante et s’achève par un plan final marquant –, est ici utilisé à bon escient, permet de prolonger le débat et de poser les bonnes questions au spectateur. Grand film.
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André
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MessageSujet: Re: Black Book de Paul Verhoeven   Black Book de Paul Verhoeven EmptyVen 24 Nov 2006 - 21:18

Mais tu l'as pas encore vu !
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Janto
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Janto


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MessageSujet: Re: Black Book de Paul Verhoeven   Black Book de Paul Verhoeven EmptySam 25 Nov 2006 - 1:01

Maintenant si.
















Et c'est guénial.























Prout.
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MessageSujet: Re: Black Book de Paul Verhoeven   Black Book de Paul Verhoeven Empty

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