Vos coups de coeurs

Une petite review d'avis de gens bien sur Pour Elle

D'abord l'incontournable Rafik Djoumi :

Citation :

En bref, Cavayé [ndJanto : réalisateur du film] débarque. Il n’évolue pas dans la sphère militante. Il n’a pas réalisé un film en s’inscrivant dans un courant donné, et donc dans l’attente d’une poignée de gens. Il a réalisé son film avec l’espoir qu’il soit vu par un public à priori indéfini, et si possible large; c’est-à-dire un public à conquérir et non pas conquis d’avance. Son arme n’est pas la revendication mais l’implication émotionnelle. Il ne s'affiche pas contre "les autres" mais vers tout le monde. Il fera parler de lui à la télé de la même façon que les 400 autres films français de l'année, sans s'autoproclamer mutant, martyr ou grenade dégoupillée. Il n’a de chances de séduire que par ses qualités intrinsèques, c’est-à-dire l’écriture, la mise en scène et l’interprétation de ses comédiens. Son effort d’écriture ne sert qu’un propos : construire ses personnages et permettre à tout un chacun de s’y reconnaître (tous ceux qui ont vu le film ont eu la pensée fugace "et si ça m’arrivait ?"). Sa mise en scène ne sert qu’un propos : développer la mécanique du récit et permettre au spectateur de l’investir émotionnellement, sans lui faire du pied avec des effets empruntés ou en se reposant sur ses réflexes conditionnés. Les comédiens ne servent qu’un propos : faire exister les personnages et les rendre palpables, sans nous assommer de discours bien vus. Le film n'a besoin ni de gunfights, ni de poursuites en bagnole, pour revendiquer son statut de thriller. Il ne doit son appartenance au genre qu'à sa qualité de "thrill", respectant à la lettre, et probablement sans le vouloir consciemment, les codes originels du genre que beaucoup seraient infichus de citer.

Il y a, dans Pour Elle, une scène de dialogue entre Vincent Lindon et Olivier Marchal (vous savez, l’autre gars qui essaie avant tout de faire des bons films). Je ne peux vous parler en détail de cette séquence au risque de révéler trop de choses ; mais sachez qu’il s’en dégage une subtilité relationnelle, un enchevêtrement dans l’esprit du spectateur (du type "il sait que l’autre sait qu’il parle d’une chose en en exprimant une autre, mais il continue à parler comme si de rien n'était parce qu’ils se sont bien compris sans avoir à se le dire") bref le genre d'instant en suspension qu’on ne trouve habituellement que dans les scènes de dialogue de Michael Mann. Ouais ! Rien de moins ! Ainsi, à deux ou trois occasions, la rigueur et la concentration dont ont fait preuve les auteurs du film s’avère payante au point de les hisser à ces modèles. Ce n’est pas l’accomplissement ultime, j'en conviens, mais on a soudain l’impression que quelque chose a pris vie à l’écran, quelque chose qui ne doit rien et ne dépend en rien de nos éructations cinéphago-militantes.

le madnaute Blunt (dans Suck My geek, celui qui parle de télérama et de sa "croûte numérique" avec des bières en arrière plan) :

Citation :

je ne peux qu'encourager tout ceux qui passent par ici à lui donner sa chance, c'est vraiment un très bon film et une sacrée surprise

un autre madnaute (en l'occurence kitano) :

Citation :

Sinon pour moi c'est plutôt une bonnes surprise, un film efficace dans sa simplicité et sa sobriété, je craignais un énième scénario à rebondissements [...] et non on a une réalité froide, tangible, on pourrait presque penser que c'est tiré d'une histoire vraie.
[...] j'ai bien aimé cette volonté de ne pas en faire trop mais de raconter simplement une histoire. Mais là où je l'attendais vraiment c'est surtout pour la suite car c'est souvent dans l'action que le bât blesse avec les films Français, et je dois dire que c'est très réussi, le réal parvient à installer une tension terrible qui nous laisse le souffle court et dont l'intensité ne redescendra qu'à la toute fin.
J'ai trouvé l'ensemble totalement cohérent, des acteurs tous justes et pas dans le surjeu mêmes les truands (contrairement au film du même nom) et une ambiance désespérée sans trop en rajouter (son appartement vide suffit).

le madnaute Rom1 :

Citation :

Ben voilà. Qd un réalisateur concerné, un scénariste appliqué et des acteurs au diapason bossent ensemble, voilà ce qu'on obtient : un vrai bon thriller tendu du début à la fin, bien construit, interprété à la perfection et émouvant par-dessus le marché.
Ca fait plaisir de voir le cinéma français se sortir les doigts du cul pour nous livrer ce genre de petite surprise totalement inattendue. Pour cela, il faut juste être capable de dépasser le complexe d'infériorité vis à vis du ciné anglosaxon, de comprendre la profonde cinégénie de notre pays et de mettre les mains dans le cambouis. Et pas besoin de donner dans le gore concon et bâclé pour faire du cinéma de genre, il suffit parfois d'un sujet anodin et d'un traitement jusqu'au boutiste, pris au sérieux par le metteur en scène et son équipe et faisant confiance à l'intelligence du spectateur.
Je conseille à tout le monde et j'espère un chouette succès public - pour que ce genre d'initiative se multiplie.

(l'avis que j'ai publié sur le forum ne fait que des redites donc je le met pas ici)

'fin bref, c'est pas le film du siècle mais si vous cherchez un bon film à voir, ça peut valoir le coup d'essayer

lol janto, ben le film fonctionne parfaitement, je vois pas quoi dire d'autre. On est le personnage, je veux libérer Flore de prison (euh Diane Kruger pardon) et partir loin, c'est carrément immersif.
ça fait du bien de jamais se dire "ah c'est bien ce moment là", mais juste d'être dans une histoire

c'est vrai ?
j'en ai jamais vu, raconte un peu

Oui raconte stp., parce qu'on raconte toujours que Fassbinder s'est inspiré, alors je veux savoir

Fassbinder c'est après Rohmer ?!

Premier long de Rohmer : 1959 http://www.imdb.com/title/tt0053279/

Premier long de Fassbinder : 1969 http://www.imdb.com/title/tt0064588/

Le décalage est un peu plus grand pour leurs courts (1950/1966), mais ne connaissant pas du tout leurs films je saurais pas dire quel durée sépare leurs "premier film majeur" (ou quel film de Rohmer a "inspiré" Fassbinder et sur quel film il a utilisé cette "inspiration").

Leurs pages Wikipedia sont plutôt bien fournies :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Rohmer
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fassbinder

Plus d'infos sur dvdclassik

Citation :

Le premier court-métrage de Fassbinder est un hommage au Signe du lion de Rohmer

et plus loin

Citation :

Fassbinder dédie ainsi le film [L'amour est plus froid que la mort] à Chabrol, Rohmer et Straub (1) – ce dernier lui faisant cadeau d'un long travelling nocturne à Munich (non utilisé pour Le fiancé, la comédienne et le maquereau) que RWF intègre.

http://www.dvdclassik.com/Critiques/coffret-Fassbinder-3-dvd.htm

au fait je vois que vous parlez de Wikipédia, je ne vous apprends rien avec IMdb j'espère ?

http://www.imdb.com/
Voilà le site conseillé par mon prof d'esthétique du cinéma. Beaucoup mieux que Allociné ou Wikipédia si on en croit ses dires.

(c'était juste comme ça en passant)

Pardon ?

Janto a écrit:

Premier long de Rohmer : 1959 http://www.imdb.com/title/tt0053279/

Premier long de Fassbinder : 1969 http://www.imdb.com/title/tt0064588/

excellent

toujours aussi prenant lost

Tu m'otes les mots de la bouche

je ne m'attendais pas à dire ça, mais j'ai adoré Le mépris. On dirait que malgré touts les effets très visibles (succession de filtres sur un même plan fixe, coupures brutales, faux raccords, son inaudible), l'histoire est renforcée. c'est vachement émouvant, je comprend pas pourquoi.

J'ai revu Speed Racer en DVD sur l'écran de mon frère (107 cm de diagonale FULL HD) et Dieu que c'est bon, même pas en Full HD.

Sinon je vais voir Volt en 3D ce soir, on va voir ce que ça donne la 3D.

C'est très bien mais de temps en temps ca donne mal à la tête la 3D. Et en plus, le film est bien.

ah non le film est pas bien

Pas de mal de tête mais les yeux secs par contre. Le film est bien en effet et la 3D rend l'immersion vraiment plus facile (bien que le film ne soit pas difficile de ce point de vue là).
Par contre du fait de l'opacité des lunettes, la lumière et les couleurs sont vachement plus grisâtres et c'est bof bof, ça rend tout terne.

mais c'est un peu chiant le schéma narratif est le même depuis le roi lion
héros aidé par personnage rigolo blabla

bien cool

Enfin vu Red Cliff : part 2 (sorti récemment chez nous coupé de partout sous le titre des Trois Royaumes).

Eh ben y a pas à dire : ça bute sévère !

Tous les enjeux mis en place dans le premier avec une maestria incroyable sont ici parfaitement exploitée. Chaque scène, chaque action, chaque personnage, chaque thème est exploité à son maximum, John Woo tire toutes les cordes dramatiques à fond et ça donne un résultat absolument génial (bon, après faut aimer John Woo, c'est pas pour les aigris quoi).

Visuellement le film est très beau, même si on sent parfois les aléas d'une production incroyablement longue et compliquée (plus gros budget asiatique tout de même), avec une photographie qui alterne entre le sublime et le bof (même si la plupart du temps ça reste très beau), et notamment un dernier plan un peu cheap qui aurait plus eu sa place dans une cinématique de FF VII que dans le dernier blockbuster épique (même si bon, HK nous a habitué à des effets de ce genre sans que ça bousille son récit, ici c'est juste un léger bémol).

John Woo est en super forme sur le film et livre une mise en scène parfaite...dépendante des conditions de production. En gros : c'est beau, grand, magnifique, épique, sublime et y a aucun moment qui ne marche pas. Par contre, le film souffre par moment d'un léger manque de rigueur en matière de prise de vue (on sent Woo qui se couvre un max pour rentabiliser ses figurants, ses cascades et ses explosions, même si ça reste super bien intégré).

Le film fait vraiment preuve d'un style musical (du John Woo donc) avec un rythme extrêêêêêêêmement élaboré, accélération/ralenti (pas que en vitesse de défilement d'images, même si aussi forcément). Après, c'est du Woo, donc plutôt que de donner la tonalité musicale au tournage même (comme Spielberg ), il se couvre un max et donne cette musicalité au montage (associé de David Wu, grand monteur qui outre les films HK de Woo a bossé sur Le pacte des Loups, Silent Hill et a monté la baston dans l'auberge de Fearless/Le maître d'arme), et fatalement ça donne un style vraiment particulier (avec moult fondus enchaînés à l'intérieur d'une même séquence, des flashback incessants, des montages parallèles en permanences...). Perso je suis pas fan (Spielberg donc ) mais faut avouer que ça marche du tonnerre.

Voilà, sinon il paraît que la version en salle est sympa (parce que c'est quand même un film à très grosse échelle, à part Alexandre et Le Seigneur des anneaux, faut remonter au temps béni des péplums pour retrouver cette ampleur), mais que ça donne une grosse impression de résumé (les 2H20 du premier film réduites à 30 min ), surtout que je suppose qu'ils ont sapés les monstreuses scènes de présentation des personnages sans lesquelles le film ferait un peu coquille vide (puisque fatalement, les gens ils vont plus comprendre quels sont les enjeux résolus pendant les batailles, c'est un peu con...).



Bref, John Woo is back

Hé les gens, hier je suis allé au cinéma, voir un film avec de la mise en scène dedans.

Ce qui m'a étonné, c'est que c'était français, et quand je vais dire ce que c'est je suis sûr que quelques un ne pourront pas s'empêcher de sourire.


Le film, c'était La première étoile de Lucien Jean-Baptiste

L'air de rien, Lucien Jean-Baptiste a réalisé un vrai film, une vraie comédie vraiment drôle, un vrai drame avec de vrais moments touchants, un film "à morale" qui sait désamorcer sa lourdeur, un film qui n'a pas peur de faire basculer ses personnages du côté obscur pour accentuer l'émotion (on n'est pas dans les Ch'tits et leur vie sans problèmes quoi).

La réal' se permet des trucs parfois très bien, rien d'exceptionnel, mais juste des plans qui savent immerger le spectateur. Lucien Jean-Baptiste (ou son opérateur, enfin le gars qui décide des plans) n'a pas peur de bouger sa caméra pour augmenter son efficacité visuelle (moins de coupe, l'attention du spectateur est retenue), et surtout il sait comment diriger l'oeil du spectateur sur ce qui est important (avec des jeux - légers - sur les entrées de champ, le "balayage de cadre" par les acteurs qui révèlent un personnage important, la profondeur de champ avec jeu entre le premier et le second plan, etc.) .
Dit comme ça, ça a l'air de rien, mais ça donne un film vraiment agréable à suivre : j'ai pas eu l'impression de "regarder un film", j'étais plongé dedans. Le film est pas exceptionnel, mais j'ai passé un vrai moment sympathique dedans.

Go Lucien, go !

Paul Emmanuel a fait les effets spéciaux sur ce film.

Aujourd'hui, j'ai vu Le tombeau des lucioles. Je ne sais pas quoi dire de plus sur ce qui a été dit déjà à propos de la maitrise des émotions à la hauteur d'un Autant en emporte le vent et je ne vais rien dire. Tout à déjà été dit (Pleurez petits pigeons)!

Par contre, j'ai pas pleuré mais j'avais pleuré à la fin du Géant de fer. Ca n'a rien à voir mais... Si ça a avoir, c'est beau le cinéma. C'est grand c'est intense.

Got a écrit:

Paul Emmanuel a fait les effets spéciaux sur ce film.

Sérieux ? J'ai rien vu en tout cas, c'était genre des rajouts de neige dans les paysages, des rajouts de neige qui tombe, des incrustes, des modifications d'arrière-plan ?

Got a écrit:

j'avais pleuré à la fin du Géant de fer.

En même temps normal

"Supermaaaaaaaan"/6

Ca doit être des matte ouaip
http://www.imdb.com/name/nm3221798/

J'avais pleuré devant le Géant de fer aussi...

moi je vais pleurer devant Paul-Emmanuel (non c'était juste pour la blague)

C'est drôle Afro Samurai

vite vite regardez tous Dead Set !!!

On a parlé de Watchmen quelque part ?
je mets dans "mes coups de coeurs" la version directors cut !

ah, combien de temps elle fait la director's cut ? j'avais un souci avec le rythme du film en salle

Un tramway nommé Désir c'est tout à fait formidable.

Je suis un peu (beaucoup) étonné mais Lucky Luke de James Huth m'a complètement convaincu.

Je savais déjà que James Huth était un réalisateur à suivre (Serial Lover c'est super, Brice de Nice montrait de réelles qualités - cachées sous un personnage insupportable, mais bon... - et Hellphone était très sympa, mais là le il monte vraiment en qualité avec un film maîtrisé de bout en bout.

L'aspect qui faisait le plus peur (l'adaptation du personnage principal, icône quasiment invulnérable et à la puissance surhumaine) ne fait plus peur au bout de 5min.

En fait, le film fait toute une série de choix qui dans l'absolu sont "douteux", mais au final il parvient à convaincre sans mal. On pouvait craindre un aspect "hommage à la bédé" avec une multiplication d'emprunt (une blague à base de ses brindilles d'herbe, la présence de Pat Poker, Jesse James, Billy The Kid, Calimity Jane, le président et le siège du conseil, la ville de Daisy Town, une référence aux Dalton...), sauf que le film est totalement décomplexé avec ça et n'hésite pas une seule seconde à réorganiser tous ces éléments à l'intérieur de ce qui est - pour moi - un vrai bon film de cinéma, fait par un amoureux du genre qui sait conduire sa machine et s'affranchir de toutes les (nombreuses) contraintes.

Jean Dujardin qui semblait être la dernière personne sur terre pouvant interprêter Lucky Luke (et qui nous ressort par moments sa voix "Sean Conneriesque" d'OSS 117 ainsi que son sourire niais), eh bien au bout de 10min il n'y a plus une seule hésitation à avoir.

James Huth a beau avoir fait l'adaptation de Lucky Luke, au final il a fait son film, un vrai film de cinéma, beau, prenant, fort, et qui réserve de réels moments de bravoures.
Au delà de ça, le film est une vraie réussite visuelle, à l'image du reste : il montre à chaque plan qu'il a conscience d'aborder un genre surexploité et bourré d'images iconiques remplies dans l'inconscient collectif (comme le "plan entre les jambes" pour une duel), mais il sait réorganiser ses images à l'intérieure d'une véritable grammaire cinématographique qui donne au film une vraie cohérence visuelle.
A l'occasion, il n'hésite pas à sortir des effets de style monstrueusement voyants mais qui marchent tout simplement parce que James Huth connaît son métier.

Au delà de ça, le film ne donne pas l'impression d'avoir vu son budget passer dans son casting et ne donne jamais une impression de voir un film cheap.
Alors certes le budget est conséquent (27M€), mais au moins le film ne se fiche pas de nous.

Conclusion : James Huth c'est un bon, Lucky Luke c'est bien.

Avatar de James Cameron.

En voyant le film, je n'arrive pas à croire comment de temps en temps j'ai pu pu penser ne serait-ce qu'une seconde qu'il pourrait me décevoir. C'est simple, en 1 minutes j'étais scotché, mon coeur battait la chambade, et pas parce que je me disais "oh mon dieu je regarde Avatar", mais parce que chaque plan transpirait un amour infini du travail bien fait, couplé à une réelle volonté de raconter une histoire.

Ce qui est super impressionnant, c'est comment James Cameron parvient à rendre naturel quelque chose d'assez "massif", et ce en un seul plan (un plan de sortie de capsule spatiale en 3D et en apesanteur dont j'imagine même pas la complexité à réaliser), plan à la fois d'une complexité folle mais dont le rendu final est d'une simplicité d'efficacité à pleurer tellement il s'insère bien et parvient sans problème à nous faire croire à son histoire.

Ce que j'adore chez Cameron (et je suis pas le seul), c'est que même si Cameron raconte des histoires que le premier venu qualifiera de "simpliste" ou "balisée", il le fait à fond avec tous les moyens qui sont à sa disposition (qui sont à sa disposition parce que Cameron n'a pas cessé de se battre toute sa vie pour les avoir, il est loin d'être né avec une cuillère d'argent dans la bouche).

Donc oui y a des personnages "archétypaux", oui y a des choses prévisibles dans le récit, mais Cameron a l'intelligence de les présenter de telle façon qu'ils en deviennent tout simplement puissant.
Je commence déjà à lire des remarques sur le scénario qui serait "bateau" ou "plat", mais ça c'est essentiellement des bétises parce que un scénario aussi limpide, fluide, clair et efficace, qui présente sa situation de base en 5min montre en main tout en étant capable de tenir pendant 2h40, qui rend logique chaque retournement et puissant chaque élément "prévisible", eh ben j'appelle pas ça un scénario plat.

Cameron est un réalisateur "total" dans le sens qu'il soigne chaque aspect de son oeuvre, et ça se sent tellement le film est cohérent jusqu'au bout. J'en ai rien à faire que le film ait été tourné et capté à Wellington, les images que j'ai vu elles ont été prises sur Pandora. Les images de synthèse ? En trois secondes je les avais oublié, c'est juste parfait en fait, t'as beau chercher le petit détail qui tue pour rassurer ton ego de spectateur face à la suprématie d'un film super cher, eh ben tu le trouves pas et tout est juste parfait. Alors non on n'est pas dupe que c'est de la synthèse et les allergiques auront peut-être du mal, mais on m'enlèvera pas de l'esprit que cette impression est avant tout dû au caractère hautement "fantasy" de l'univers (gros dragon, arbres lumineux, personnages de trois mètres de haut tous bleus avec une queue).

Dans tous les cas, ce qui compte c'est qu'une fois dans le film, je n'en suis plus sorti, et je pense - comme d'autres - qu'on peut vraiment parler de photo-réalisme tant les passages en full 3D sont bluffants (et ils sont très très nombreux ! bien que je sois intimement convaincus qu'en réalité Cameron a investi tout son argent dans un voyage spatial et qu'il est aller filmer en imax 3D directement sur Pandora, genre il veut nous faire croire que ça sort d'un bout de sillicium...).

Le seul point faible du film c'est la musique. Disons qu'elle se fait un peu discrète et qu'on l'oublie d'autant plus facilement que le reste est hallucinant, mais je comprendrais jamais pourquoi Cameron a confié son super projet à James Horner, compositeur correct mais qui a tendance à rester dans ce qu'il a fait avant, et là il se gêne pas puisque certains passages renvoient directement à son Aliens.

Mais globalement, c'est juste un voyage fantastique que j'ai fais, et quand je dis "voyage", je ne pense pas seulement au plan visuel, mais vraiment à l'histoire, les personnages, leur évolution, et le fond de pensée du film qui font d'Avatar un très très grand film, amené à durer.

Et bien sûr, je n'ai découvert le film "que" en 3D, pas en imax 3D, j'ai hâte d'y retourner ducoup (et Gaultier tu nous dira ce que t'en as pensé !), m'est avis que ça doit être quelque chose.



Merci James Cameron !

Quelques petits éléments qui laissent bien penser qu'Avatar pourrait être un autre méga-succès (ce dont beaucoup de gens doutaient au vu des premières images, moi aussi j'avais un peu peur).

Déjà, le film en est à 800M$ de recettes mondiales en 13 jours. En soit c'est énorme (le milliard est assuré), mais ça à la limite pour un film avec une aussi grosse promotion, à gros budget et à grosse sortie mondiale, c'est pas super étonnant (bien qu'il se situe dans le très très haut niveau box office puisqu'il lui reste trois films à dépasser pour se retrouver deuxième plus gros succès mondial derrière...Titanic - sans compter l'inflation).

Par contre, ce qui est plus étonnant c'est que le film voit ses entrées augmenter. Si Avatar était un petit film à petit budget diffusé dans un petit circuit de salles avec peu de promo, ça serait peu étonnant, par contre pour un film avec une promo aussi massive et une distribution aussi large, c'est super rare ! Généralement, les entrées se concentrent au tout début (tous ceux qui ont été "teasés" par la promo), puis le soufflé baisse rapidement (voir Alvin et les Chipmunks 2 qui a lors de sa sortie battu Avatar avant de revenir à la deuxième place quasi immédiatement). Donc non seulement les gens adorent Avatar, mais en plus ils poussent leur entourage à aller le voir !

D'après le blog "le western culturel", un spectateur sur cinq retourne voir Avatar deux fois ! (perso c'est quatre fois, des gens autour de moi qui l'ont revu j'en ais compté un paquet, sans compter tous ceux dans les files d'attentes que j'ai vu dire avoir déjà vu le film, et surtout ramener leurs potes pour le revoir...)

Aux Etats-Unis, le film fait en semaine des scores qui sont généralement fait en week-end (week-end = les gens ont du temps pour aller au ciné, les films américains sortent les vendredis pour faire des gros week-end et profiter avant d'avoir des bouches à oreilles potentiellement négatifs).

Sur Paris (pourtant l'endroit de France où le "cinéma indépendant" et "art et essai" a le plus sa place via notamment le large circuit mk2), les entrées augmentent les mercredis :

Mercredi 16 Décembre : 56.719 entrées
Mercredi 23 Décembre : 69 435
Mercredi 30 Décembre : 80 865
(source : filmsactu.com)

Bref, Avatar semble prendre le chemin de Titanic (même si Titanic reste une anomalie, rien n'est dit qu'Avatar atteindra son niveau), ce qui pour un film de 2h40, sans stars, de SF, avec des bonhommes bleus, une technologie complètement révolutionnaire (dont tout le monde se fiche) et un discours très sombre sur la société, est tout simplement incroyable !

Alors bien sûr, on ne juge pas un film à l'aune de son succès commercial (j'adore Speed Racer, ça a été un gros bide), mais il faudrait avoir un soupçon de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que James Cameron a réellement fait quelque chose d'hallucinant, un pari ultra-risqué, que le succès n'est ni dû à une campagne commerciale parfaite (franchement, la projection des 15min gratuitement en salles, ça marche sur des extraits, et les extraits c'est bien représentatif d'un film non ? et l'affiche elle est pas un peu moche ? et les bande-annonces elles sont pas un peu super classiques ?), ni à des noms de star au générique (c'est bien connu, Sam Worthwington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Giovanni Ribisi, Stephen Lang et Michelle Rodriguez passent leur temps à dominer le box office), ni à l'adaptation d'une franchise pré-existante ou d'une suite (les trois autres cartons de 2009 en France, ce sont Harry Potter 6, l'âge de glace 3 et le petit nicolas, aux Etats-Unis, les deux autres films qui tiennent honorablement face à Avatar ce sont Alvin et les Chipmunks 2 et Sherlock Holmes).

Bref, tout ça pour dire qu'Avatar n'est pas un film "commercial" dans le sens où son public ne lui est pas acquis (à part les "geeks", mais c'est faible comme public), que son succès est dû à une vraie curiosité du public (nouvelle technologie, nouvel univers, design audacieux des Na'vi qui a fait couler beaucoup d'encre lorsqu'ils ont été dévoilés), et à une qualité du film hallucinante, un ensemble de thèmes et d'images symboliques extrêmement fortes qui semblent trouver une grande résonance dans le public contemporain.

(et je rappelle un truc : tous les producteurs français s'accordent pour dire que le public français n'aime pas la SF, alors c'est quoi qu'ils vont voir avec Avatar ?)

Maintenant, comme pour Titanic, il y a la communauté des "anti" qui se forment, ceux qui ne voyaient pas l'intérêt avant (pas forcément contre, juste pas intéressé), et qui ont été énervés par le succès énorme de ce film et la folie qu'il génère. Je comprends le phénomène vu que je faisais parti des "anti" Titanic (oui oui, passé honteux, tout ça...), et puis comme pour Titanic au bout d'un moment la "hype" va passer et le film va rester.



petit rajout juste pour le plaisir : Avatar a beau être une production extraordinaire avec moult effets spéciaux (fabriqués par le diable en personne puisque, c'est bien connu, les effets spéciaux c'est le mal), bref malgré le côté "grosse machine", Cameron a passé un putain de temps fou pour diriger ses acteurs, et malgré la facilité de captation de la "performance capture" (qui enlève tous les problèmes de lumière et de caméra, et réduit considérablement les problèmes de décors), les journées de travail des acteurs c'était 16h/jour pendant 8 mois...uniquement pour les acteurs...sans compter leur entraînement intensif...

(tout ça pour dire que Cameron il s'intéresse à beaucoup de choses, et que c'est pas pour ça qu'il néglige la direction d'acteurs puisque ce que je viens de décrire comme travail d'acteurs, je suis même pas sûr qu'au théâtre ils aient autant de temps pour bosser...)

tout à fait enrichissante cette critique.

Et voilà, Avatar a dépassé la barre du milliard de dollars en...17 jours (Titanic avait mis 45 jours), et surtout l'exploit est incroyable puisque que contrairement à tout plein d'autres blockbuster, Avatar a fait un démarrage très correct mais largement inférieur à des tas d'autres blockbusters qui ont finit avec des scores largement inférieurs. ça veut dire qu'une grosse communauté attendait le film et est allée le voir le jour de sa sortie (ou peu après), et que rapidement tout le reste de ses spectateurs s'est laissé convaincre par le bouche à oreille monstrueux qui a immédiatement suivi (merci internet).

Les réactions lisibles sur les forums confirment ce qui s'était déjà esquissé : les gens racontent que leur famille qui ne va jamais au cinéma, va voir Avatar plusieurs fois, que des gens pas intéressé par le ciné sont émerveillés par le film, qu'il y a un réel élan d'enthousiasme autour de ce film qui réussie vraiment à fédérer tout le monde, "tout le monde" acceptant de tenter l'expérience d'aller suspendre sa crédulité pour voir un film réellement différent et innovant (et qui plus est technologiquement révolutionnaire, même si cet aspect est quasiment passé sous silence).

Bref, Avatar est réellement le plus grand évènement cinématographique de l'année en terme d'impact, voire le plus grand de la décennie, et qui visiblement donne envie aux gens de plus d'émotions de ce genre puisqu'ils sont un paquet à y retourner plusieurs fois.

Et s'il y en a pour vouloir boycotter ça, tant pis pour eux, le monde continuera d'avancer.

il est bien Abyss ?

Il est même très très très bien, l'un de mes Cameron préférés avec des séquences visuellement méga impressionnantes encore aujourd'hui et un environnement peu exploité au cinéma (quand on voit le making of du film, on comprends pourquoi).

Par contre c'est le Cameron le plus maladroit au niveau de la morale, où ça passe le moins bien même si on peut difficilement être en désaccord avec elle.

C'est bien la série flashforward ? J'ai lu plusieurs fois que c'était le successeur de lost.

Sinon vous regardez quoi comme série ?
Avec la saison de dexter qui vient de finir, lost qui reprend en février et breaking bad en mars, je suis un peu dans un temps mort.

Les simpson s21 sont vraiment pas mal. Sinon The Office !

Coup de coeur pour Le Livre d'Eli des frères Hughes (dont le dernier film était From Hell en...2001 !), ici produit par Denzel Washington (acteur principal du film) et Joel Silver.

Le film raconte l'histoire d'une sorte de guerrier solitaire traversant un futur post-apocalyptique en n'ayant qu'un seul but : protéger un livre qui représente pour lui la chose la plus précieuse du monde, livre activement recherché par Gary Oldman.

C'est sombre (même visuellement, j'avais du mal à en croire mes yeux - mais la lisibilité de chaque plan est pourtant optimal), très violent, certaines séquences m'ont vraiment fait flipper, c'est visuellement magnifique (non l'univers post-apocalyptique n'est pas méga original, mais qu'est-ce qu'il est classe !, par ailleurs le film a été filmé avec la caméra RED), Denzel Washington est hallucinant, et c'est plutôt très bien écrit.

trailer : http://www.apple.com/trailers/wb/thebookofeli/hd/ (préférez le premier trailer au deuxième, le deuxième a tendance à beaucoup trop en montrer)

Honnêtement, le film vaut vraiment vraiment le coup du grand écran, et même quand ça s'accélère y a zéro perte de lisibilité, zéro mal de crâne et une optimisation constante des effets pour le cinéma, donc si vous avez déjà vu Avatar quatre fois et que vous vous demandez quel film voir, eh ben lui il est pas mal :-)

AVATAR a engrangé $1,836,143,000 en un mois et demi.

TITANIC a engrangé $1,842,879,955 dans toute sa carrière. Si on ne regarde que les Etats-Unis et si on exclue les petits week-ends - qui sont malgré tout nombreux - il a réalisé cette performance en sept mois.

Donc : Avatar va fièrement prendre la première place du box-office...sans compter l'inflation. Mais même en comptant l'inflation (ce que je ne sais pas faire cela dit), la performance est énorme et vu que le film est très loin d'avoir terminé sa carrière, on peut s'attendre à un joli chiffre au final.

A serious man des frères Coen et Disgrace de Steve Jacobs.
Quelqu'un a vu Tetro?

non, on m'en a dit que du bien.

oui oui il y a beaucoup de bien à dire sur ce film

Tetro c'est le meilleur film de la décennie selon Jean Douchet.
Suivi par Redacted (de palma), Saraband (bergman), Café Lumière (hou hsiao hsien), Les fantomes de Goya (forman), Belle toujours (de oliveira), Ten (kiarostami), Les amours d'astrée et Céladon (rohmer), Notre musique (godard), L'arche russe (sokourov)

j'en ai vu aucun (!)

Idem, y en a aucun qui me tente (même si je serais curieux de voir le Rohmer).

L'arche russe c'est le film en un vrai plan-séquence ? (edit : oui)

https://www.youtube.com/watch?v=Z06X8mmMtZI&feature=related